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Le blog du Master Banque et Finance Européennes, IAE Toulouse

Le blog du Master Banque et Finance Européennes, IAE Toulouse

Blog des étudiants du Master 2 Banque et Finance européennes de l'IAE Toulouse


Où en est la dette grecque ?

Publié par Master Banque et Finance Européennes de l'IAE Toulouse sur 23 Février 2015, 20:53pm

Dans quelle situation est la Grèce ?

175 % C'est le poids de la dette de la Grèce par rapport au produit intérieur brut (PIB) du pays, le taux le plus important de ces dernières années malgré les efforts fournis. Cela représentait 320 milliards d'euros de créances, alors que le pays entier produit environ 183 milliards d'euros en une année. Cette dette a été allégée de 100 milliards d'euros en mars 2012, quand des créanciers privés ont accepté une décote de 50 % à 75 %.

Grèce : la dette publique explose, le PIB chute

Pour venir en aide à la Grèce, étouffée par les dettes et dont des paiements arrivaient à échéance, l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (la « troïka »), ainsi que la France et l'Allemagne, ont massivement prêté de l'argent à Athènes, pour un total de plus de 240 milliards d'euros.

La troïka a conditionné son aide financière à une série de réformes structurelles radicales (baisse des salaires et des pensions de retraites, recul de l'âge de départ à la retraite, privatisations) pour que la Grèce puisse honorer ses dettes. Cette cure d'austérité est largement dénoncée dans le pays, notamment par Syriza, qui affirme que le remède est pire que le mal et entretient une spirale négative.

Que propose le gouvernement grec ?

Après avoir laissé entendre qu'il demanderait un effacement de la dette, en totalité ou en partie, le gouvernement d'Alexis Tsipras semble avoir adouci son discours. Le ministre de l'économie, Yanis Varoufakis, a affirmé au quotidien britannique Financial Times que la Grèce pourrait désormais demander une restructuration de la dette, c'est-à-dire que le montant reste inchangé mais les modalités de remboursement, elles, varient.

Actuellement : la Grèce a des obligations « standards », c'est-à-dire un emprunt qu'elle rembourse quelques années après l'avoir souscrit (à moyen ou long terme selon les cas) mais paye des intérêts au fur et à mesure, une à deux fois par an. Problème : le pays étant étranglé économiquement, il peine à rembourser ses emprunts et est dépendant de l'aide financière de la troïka, versée à intervalles réguliers.

Ce que propose le ministre des finances : il souhaite passer sur deux types d'obligations différents.

  • Des « obligations perpétuelles », qui concerneraient tous les emprunts auprès de la Banque centrale européenne (soit plus de 25 milliards d'euros). Dans ce cas, les titres n'ont plus une date de validité à moyen ou long terme mais sont illimités. Ainsi, l'Etat grec continue à payer des intérêts mais ne doit plus rembourser plusieurs milliards d'euros à certaines échéances, ce qui allège son budget d'un poids certain. Il pourrait ainsi ne jamais rembourser le capital, mais paierait in fine plus d'intérêts que de capital emprunté au départ.
  • Des obligations « indexées sur la croissance » pour les emprunts auprès des plans d'aides européens. Dans ce cas, le taux d'intérêts varie selon la croissance – pouvant descendre jusqu'à 0 % en cas de stagnation du PIB.

Cela réussira-t-il ?

La BCE a suspendu, mercredi 4 février, le régime de faveur dont bénéficiaient jusqu'alors les banques hellènes. AP/Petros Giannakouris

Cette solution présente plusieurs avantages pour tous les acteurs de la crise. Pour le gouvernement grec, les obligations perpétuelles enlèvent l'épée de Damoclès qui pèse au-dessus de l'équilibre budgétaire. Rien qu'au cours de l'année 2015, la Grèce devra rembourser 9 milliards d'euros au FMI, près de 7 milliards à la BCE et 15 milliards à des banques grecques.

Pour la Banque centrale européenne, cette possibilité évite un possible défaut de paiement de la Grèce, ainsi que la réaction en chaîne qu'il pourrait entraîner sur les marchés.

Concernant la dette indexée sur la croissance, l'Argentine avait déjà eu recours à cette solution pendant sa grave crise financière au début des années 2000.

Mais les créanciers pourraient ne pas voir l'autre proposition grecque d'un très bon œil. « Une obligation perpétuelle, qu'on ne rembourse jamais, c'est peut-être un peu difficile à faire passer. J'imagine plutôt un compromis sur une échéance très longue, par exemple cinquante ans », a commenté Frederik Ducrozet, analyste au Crédit agricole.

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